10 juin 2012

A propos du mur

"Au sein de l’association Carton Plein nous nous sommes intéressées à la manière dont les murs interagissent avec les pratiques. Problématique que nous avions déjà traitée sous la forme d’une marche urbaine dans le quartier Chateaucreux, territoire en plein renouvellement urbain.
La façade et plus généralement la surface murale est l’un des déterminants majeurs du paysage urbain, elle est ce qui s’offre à nous de manière immédiate, elle est le visage de la ville. Elle délimite la fin du bâti et le début de l’espace public, l’intérieur et l’extérieur. Elle se définit par son statut intermédiaire de peau, enveloppe à la fois réceptive et communicative. À travers elle la sphère publique et privée s’expriment, se rencontrent.
Le mur, de par son statut de frontière, met en tension la notion d’altérité. En effet la frontière sépare, elle divise, elle exclut l’autre en délimitant des territoires indépendants. Néanmoins elle peut s’avérer être une zone de rencontre entre deux individualités, du moins une opportunité d’échange.
Le mur ne résulte pas des pratiques qu’il renferme mais il les conditionne. Il est déterminée afin de confiner l’espace du foyer, de l’intime dans un environnement urbain illimité, commun. Si un territoire est défini par la qualité de ses limites, alors la frontière construite est le moyen d’expression des conventions d’usage de ce territoire. Dans la pratique, la projection de l’espace oscille constamment entre la production de relations culturelles, sociales et fonctionnelles, c’est pourquoi le mur est un reflet de la place donnée à l’altérité dans la ville. En tant que frontière autonome il est à la fois espace vécu et espace de représentation. "

Juliana Gotilla et Lola Diar, stagiaires du Master espace public

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