5 février 2013

Papillon














Hervé dit Réan Fénine explore le quartier avec son "papillon", parfois en aveugle, parfois en déménageur. Ici il rencontre un voisin et l'invite sur la scène, pour avoir un retour extérieur bienveillant. Pour découvrir le travail en cours voici son dernier billet "Des textes à promenades" qui raconte en creux les soucis de la Cartonnerie et les propres misères d'un artiste en quête de visibilité !
"Et, tant qu'à me faire de la pub, je vous invite (PAF chapeau) à venir à mon Super Spectacle Formidable d'une demi-heure sur Nasr Eddin Hodja, le 21 février à 21h à L"excuze Bar !... J'ai pu présenter hier aux Spoken Words quelques gags de Nasr Eddin, et ça à l'air d'être en bonne voie : le public a rigolé, ouf. Mais il est vrai que le public des spokens words est particulièrement sympathique ; je vais essayer de me trouver un public très méchant et super irrascible pour parfaire l'entraînement... Quelqu'un parmi vous serait volontaire ?"


"Comment la rue peut-elle devenir un théatre ? Où sont les projecteurs et la scène ? Où est l’entrée ?
Comment on paye ?… Est-ce gratuit ? Sans avoir les réponses, Réan Fénine explore le monde des passants, des roulants, les rues en majorité vides avec juste quelques places de concentration, pour afficher quelque chose de beau, engager des amusements, distraire par des énigmes  sans importance, déplacer un jeu.
À partir de là, ou quelque fois avant ça, monter un spectacle de deux minutes, tel un texte, un sketch... quelque chose que les spectateurs regardent et applaudissent. Réan Fénine est un poète de rue. C’est lui qui avait inscrit à la cartonnerie une phrase de Mohammed Dib, phrase qui avait surmonté les recouvrements de graveurs anonymes grâce à ses passages répétés. Réan Fénine fait depuis des années de la rue une scène géante, un terrain de jeu fragile et subtil qui se reconstruit au fil de son imaginaire, des circonstances et des aléas climatiques. Il connait les coins et recoins de la ville, les endroits de passage, ceux les plus adaptés à la mise en scène. Il sait aussi multiplier les rôles, changer les postures et les situations pour anticiper ou explorer les réactions de ces spectateurs multiples. Ce qu’il cherche «c’est se faire applaudir», «faire circuler du beau dans la ville», il se revendique de la scène et du spectacle, mais si il n’est pas programmé et définit lui-même les lieux et formes de ses interventions.
Voilà la démarche dont il présente quelques épisodes dans son blog «Les dérives de rue». On y retrouve la trace des expériences, spectacles mais aussi les pérégrinations et réflexions de l’artiste. Réan Fénine est accueilli en résidence à La Cartonnerie, avec peu de moyens mais beaucoup
d’enthousiasme. Nous avons convenu ensemble de nous apprivoiser progressivement en nous retrouvant autour de son animal imaginaire et de ses cartons encombrants qu’il appelle ses papillons. Pour le quartier aux flux variables, il a pensé un dispositif spécial, un carton géant pour intriguer, bousculer, à échelle de la typologie des espaces publics diffus… Peut-être le trouverez-vous sur le chemin ?" extrait de la revue Parcours de jeu.

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