17 décembre 2014

Intervention à l'institut français d'urbanisme

 
Exposé du séminaire
Le séminaire VIT – Villes et Infrastructures en Transition - s’intéresse à la question des transformations infrastructurelles et urbaines observée à travers un double prisme, la montée d’une pensée urbaine et infrastructurelle sur la décroissance (organisée) d’un côté, et la gestion des enjeux de déclin de l’autre. Ce séminaire s’inscrit dans la poursuite et l’approfondissement des travaux conduits depuis plusieurs années sur les questions de déclin, notamment ceux développés par le Shrinking Cities International Research Network (SCiRN). Comme l’ont montré ces travaux, la question de la décroissance et du déclin n’est pas en soi nouvelle (Fol et Cunningham-Sabot, 2010). Des réseaux ont d’ores et déjà connu des phases de rétraction (le réseau ferré, par exemple), transformant leur usage et remettant en cause leur fonctionnement, leur architecture et l’organisation des espaces qu’ils contribuaient à solidariser. L’histoire est aussi marquée par des déclins de villes, voire par la disparition d’ensembles urbains.
Au-delà de cet état de fait historique, l’objet de ce séminaire est d’analyser la question de la décroissance comme une transition ou une bifurcation inscrite dans la durée (Baron et al., 2010), jouant un rôle important dans les évolutions des modes des fonctionnements des infrastructures et des villes. En d’autres termes, le séminaire cherche à nourrir des réflexions sur de nouvelles formes de gestion des villes ou des infrastructures, pour s’adapter à une société sans croissance, qu’il s’agisse de croissance économique ou de l’utilisation diminuée des différents réseaux techniques. Notre postulat est que les transformations qu’on peut observer dans la gestion de réseaux techniques décroissants ont une influence sur la gestion des villes ; réciproquement, la mise en place d’un urbanisme de la décroissance n’est pas sans effet sur la géographie et la gestion de la ville souterraine ou invisible que constituent les infrastructures techniques.
En effet, la décroissance des usages de certains réseaux comme la décroissance urbaine sont des phénomènes de longue durée dans les pays développés, et non une simple parenthèse. Dans le cas des réseaux techniques, les impératifs de sobriété, le développement de bâtiments présentant une certaine autonomie énergétique, la diffusion d’équipements moins consommateurs d’eau ou d’énergie d’un côté, la diversification des sources de production, l’augmentation des prix de l’eau (surtout l’assainissement) ou de l’énergie et le développement d’une précarité énergétique des ménages de l’autre forcent les différents acteurs de ces systèmes socio-techniques à changer leurs pratiques et leurs modes de fonctionnement. Par ce biais, l’organisation et le fonctionnement des réseaux connaissent déjà et connaîtront encore davantage des adaptations majeures, notamment l’eau, l’assainissement, le chauffage urbain et l’électricité (je pense qu’il serait bon de mettre une référence sur les travaux sur les infrastructures). Concernant les organisations urbaines, les logiques de concurrence urbaine liées à la métropolisation remettent en cause les hiérarchies, les fonctionnements d’ensembles urbains dans les pays développés, notamment dans les villes de tradition industrielle. Ces ensembles urbains connaissent bien souvent un affaiblissement économique, social et démographique (Martinez-Fernandez et al., 2012) concomitant imposant de nouveaux défis de gestion et d’innovation pour développer d’autres formes urbaines et de nouvelles pratiques du territoire. Outre ces territoires fragilisés par le contexte de globalisation, s’ajoute l’enjeu d’une population vieillissante et souvent déclinante dans les pays développés (Allemagne, Italie, Japon en particulier). Ainsi, pour bon nombre de villes, dans un contexte de fragilité financière des pouvoirs publics locaux ou nationaux, l’enjeu est d’imaginer une partie de l’urbanisme de demain dans une société vieillissante et sans croissance, voire présentant des signes de décroissance démographique ou économique.
Dans ce cadre, l’objet de ce séminaire est d’analyser à la fois les transitions des villes et des infrastructures face à cette dialectique de la croissance et de la décroissance en s’attachant à trois dimensions :
  • Les dimensions matérielles et techniques de cette transition. Quels sont les effets spatiaux produits par ces processus de transformations infrastructurelles et urbaines ? Quelles sont les mesures techniques d’adaptation à ces transformations ?
  • Les dimensions organisationnelles, liées à l’économie politique de cette transition. Quelles transformations des modes de gestion ces transitions génèrent-elles ? L’idée est d’évaluer, entre autres, l’apparition de nouveaux business models ainsi que les nouveaux modes de gouvernements des organisations induits par cette transition. Peut-on imaginer une gestion des réseaux ou des villes sans croissance ? Quels sont les outils et les acteurs (nouveaux ou anciens) de cette transition ? Quelle place pour les solutions centralisées ou décentralisées ?
  • Les dimensions sociales. La décroissance est-elle organisée ou s’agit-il d’un processus rejeté ? Quelles sont les résistances éventuelles à ces processus et les projets alternatifs qui émergent pour y faire front ? Quels sont les effets sociaux de ces transformations ? Quels sont les acteurs qui portent le coût de ces transformations, et ceux qui en bénéficient ? Dans quelle mesure ces processus transforment-ils les pratiques et les besoins des usagers/des habitants ?
Bibliographie :
  • BARON, M., BUHNIK, S., CUNNINGHAM-SABOT, E., DUCOM, E., FOL, S., GRASLAND, C., RIVIERE, D., VAN HAMME, G., 2010, « Introduction », in BARON, M., CUNNINGHAM-SABOT, E., GRASLAND, C., RIVIERE, D., VAN HAMME, G. (dir), 2010, Villes et régions européennes en décroissance. Maintenir la cohésion territoriale, Lavoisier, Paris, 345p.
  • FOL, S., CUNNINGGHAM-SABOT, E., 2010, « “Déclin urbain et Shrinking cities : une évalution critique des approches de la décroissance urbaine », Annales de Géographie, 2010/4, pp. 359-383
  • MARTINEZ-FERNANDEZ, C., AUDIRAC, I., FOL, S., CUNNINGHAM-SABOT, E., 2012, « Shrinking Cities : Urban Challenges of Globalization », International Journal of Urban and Regional Research, vol. 36/2, pp. 213-225


CARTONNERIE - Mardi 16 décembre 2014

Un graff à la Cartonnerie, apparu mi décembre, disparu mi décembre

 + Reportage : C'est de la bombe de peinture

L'idée est que, en faisant des bombes de peinture avec des ballons de baudruche remplis de peinture, en les projetant sur le mur, en demandant à tous les voisins et amis de bombarder le mur, alors on peut obtenir un joli effet. Mais...

Premier essai ! Résultat : le photographe, (votre serviteur), qui, tout à son travail, se méfiait insuffisamment des effets de l'envoi d'une bombe de peinture, fut complètement aspergé des éclats de peinture reprojetés par le mur, environ 1/100 de secondes après cette photo


Et voilà le résultat ! ... sur le sol, car sur le mur le résultat était faible quasi inexistant... et sachant que le photographe était dessous.

Jamais démonté, l'équipe s'est engagée dans la fabrication de quantité de bombes, dans un un évier reconverti en nouvelle manufacture d'armes de fortune.
Pendant ce temps, nos nouveaux amis les graffeurs préparaient un motif sur le mur, à savoir "joyeuses fêtes".
(on n'est pas toujours forcément originaux, à la cartonnerie).
Tout cela sous la pluie.

En pleine nuit, c'est à dire en fin d'après-midi vue la saison, tout le monde se rassemble, pour lancer les bombes !
Et, cette fois-ci, votre serviteur photographe avait pris un peu de recul.

  + Reportage : Au jardin d'hiver les pensées

Notre ami le jardinier avait ramené 2 ou 3 cagettes de petites fleurs, des pensées, fleurs capables de passer l'hiver (dit notre ami le jardinier). Nous avons déjà fait tout un bac avec ces fleurs, et le succès était au rendez vous, nous avons décidé de continuer.
Une famille rom, qui errait par là à ce moment là, c'est arrêtée pour nous aider. Peut être le début de l'intégration, autour du travail des pensées de l'hiver ? Espérons.

Le même graff, peu de temps avant sa disparition

16 décembre 2014

CARTONNERIE - Lundi 15 décembre 2014

+ Reportage : étude pour une forêt à la Cartonnerie

Planter une forêt sur le site pour la biennale du design ?... C'est ce propose Matthieu le jardinier, idée que tout le staff et l'arrière staff carto est venu étudier sur place.

Avec sa pelle, Matthieu a tracé sur le sol l'image d'un chemin forestier possible, et/ou d'une limite champ / forêt, ou montrant l'empreinte de différentes essences d'arbres.


Chacun s'étonne que l'on puisse planter une forêt pratiquement sur un coup de téléphone au bon service municipal, mais cela semble vrai.

 Cette idée entre en résonance avec la dépollution de la terre du site, qui arrive à son terme. Creuser le sol pour y planter des arbres marquerait une regénération du site. Notre jardinier avec sa pelle creuse un trou dans la terre, pour montrer que c'est possible.
Il faudrait que la réalisation respecte les usages du site, par exemple les jeux (football, boules, badminton).

Il faudrait aussi qu'il soit en phase avec les projets d'aménagements à long terme. Par exemple, il est probable qu'un passage paysager sera aménagé auprès du viaduc, et donc il faudrait planter des arbres de préférence à cet endroit là.

Sur l'ensemble, tout le monde a validé le principe dans l'enthousiasme !



Notre jardinier peut donc regarder vers l'avenir.

Et tout le monde, visitant le site, admirait, au passage, un nouveau graff, inhabituel dans sa réalisation, déclaré comme étant d'influence Miro.
Ainsi que le passage, au moment de la visite, d'une énorme machine de travaux publics, sur la route adjacente à la Cartonnerie. Il s'agit sans doute d'un outil pour le réaménagement du quartier Jacquard.

On commence à tracer des lignes avec une pelle, mais on finit avec...

Alors, c'est vrai, cette histoire de forêt ?...

Nul ne sait si les quelques arbres déjà présents auront des compagnons, mais l'idée a plu, et ces arbres grandissent bien, ce qui invite à être optimiste.


En décembre à la Cartonnerie...





 C'est le jour J à la Cartonnerie!

Le jour Joyeux pour venir exprimer pleinement sa joie de vivre et son amour de l'hiver 
en venant participer à une grande expérience collective, une performance ou un "happening" comme vous voulez !
Nous vous attendons avec les munitions prêtes, ce mardi 16 décembre à 18h TAPANTE pour une grande bataille  .. attention, la partie ne durera qu'une demi-heure, soyez ponctuels !

15 décembre 2014

Sainté itinéraires croisés / Marche Nocturne

RDV du soir... une marche de décembre décidée in extremis dans le but de faire le point sur les parrainages en cours et se souhaiter de bonnes fêtes avant de partir pour la courte trêve hivernale... C'est un petit groupe qui se rassemble devant la pharmacie de l'angle que nous occuperons via le BEAU en mars prochain. Nous remarquons au passage les hiéroglyphes égyptiens posés là à l'entrée de la pharmacie...

Et c'est partie. Petit point sur l'actuel CASINO, futur BEAU, et future future crèche (si tout est bien validé)... Laurie nous explique les interactions avec l'EPASE et l'architecte en charge de la réhabilitation Frédéric Busquet. Nous devons définir au plus vite notre cahier des charges. Nous remarquons les 3 boutiques associées, et discutons du toiletteur canin qui devra être relogé. Nous l'avons déjà questionné et il souhaite rester dans le quartier ! Un défi de plus pour le BEAU.
Le CASINO n'est pas en très bon état et devra se refaire une petit mise en sécurité (changement des serrureries, fermeture vers la cours extérieure et démolition des parties qui pendouillent. Le désamiantage va bientôt commencer et l'enjeu est de faire en sorte que ce premier chantier n'enlève pas l’usage du lieu.


Un peu plus loin, points successifs sur les différentes boutiques :
Laurie avance sur le Ribouldingue et la boutique des femmes à barbe connait le propriétaire.
Marine avance son enquête comme on concevrait un mélodrame : elle se rend compte que le propriétaire et occupant de la boutique est décédé. Elle va essayer d'aller rencontrer sa veuve.
Juste en face se trouve la cantine qui jouxte la boulangerie bio Le grain d'Ellebore et le magasin de producteur Le terroir. Des institutions pour la rue ! Commerces ouverts il y a 30 ans, témoins de l'extinction de la cantine voisine. Colette a fermé boutique et propose maintenant des buffets bio sur des éventements de la vile ! Et nous qui cherchons une cantine.... les lieux sont vides à présent... Nous la contacterons tout de même, au cas ou...
Vincent trouve sa boutique occupée ! En journée les volets sont fermés, mais la nuit c'est une association Maghreb Uni qui occupe le lieu. L'équipe est invitée à discuter avec la dame qui gère le lieu.
Fanny décide de parrainer la Patate râpée... Elle voudrait en faire un cantine pour les personnes âgées du quartier et un lieu d'échange pour l'école voisine. Un immeuble entier qui pourrait aisément devenir un lieu de réflexion et d'action sociale de proximité qui mette en avant les questions d'alimentation et de santé publique. C'est Néolia, un bailleur spécialisé dans le foncier des miniers qui est propriétaire.
Corentine loupe son Lucky bar qui se transformera peut-être en chambre éphémère atypique ?
Plus loin Gérard retrouve sa pharmacie chérie qu'il aimerait transformer en lieu d'accueil pour les extra-terrestres pendant la biennale. Il a déjà vraiment avancé sur le concept mais n'a pas encore retrouvé le propriétaire...  Là encore l'enquête piétine ! Peut-être en face, la patronne du Foch a-t-elle gardé contact ? La pharmacie a fermé il y a 4 ans, lorsque CARTON PLEIN s'installait dans la rue voisine.

Après les fêtes, on s'y remet !
Envie de parrainer une petite boutique ? des vues sur un local ? Des connaissances des rues de Jacquard ? Contactez-nous et devenez acteurs de la revitalisation de votre ville et de ses espaces publics !!!

12 décembre 2014

Sainté itinéraires croisés - Workshop #1


Notre recherche-action (Sainté itinéraires croisés) autour de l'activation des rez de chaussée vacants comme prisme révélant l'identité multiculturelle de la ville, nous amène à préparer un temps fort à l'occasion de la Biennale Internationale du Design. Nous nous implanterons dans notre quartier Jacquard bien aimé du 9 mars au 9 avril pour une expérimentation échelle 1, avec de nombreux complices.
Cette semaine a eu lieu le premier workshop de conception du B.E.A.U - Bureau éphémère d'activation urbaine -qui prendra forme pendant la biennale. Toute une partie de l'équipe CARTON PLEIN (Hervé, Amélie, Dominique, Fanny, Élise, Laurie, Alissone, Corentine, Guillaume, Stéphane...) était réquisitionnée avec à ses côtés les complices adorés (collectif etc, la Louce, Emmanuelle Guyard), tous mobilisés pour concocter un programme décapant qui mette en mouvement le quartier et contribue à la dynamique des pas de porte de la ville.



Nous avions trois objectifs pour ce premier temps de travail collectif :
Constituer un groupe de travail et partager les enjeux du projet pour mettre tout le monde en jambes.
Valider les grands principes du projet : implantation du BEAU dans un ancien CASINO, mise en place de boutiques éphémères, d'autres fictives, en avançant sur l'organisation, la communication, l'univers, la scénographie...
Alimenter la recherche action à plus long terme en interrogeant les différentes formes de reconversion de ces boutiques, en recherchant ailleurs et ensemble des stratégies inspirantes.

Ce fut donc trois jours intenses dans un climat stéphanois hivernal tout juste installé...

Lundi soir : 

Nous accueillions les participants en racontant le projet et son état d’avancement. L’occasion d’expliquer son articulation avec l'étude socio-urbaine en cours, fondement du projet OVNI qui a eu lieu lors des journées du patrimoine, mais aussi terreau du partenariat avec les archives de la ville de Saint-Étienne sur la valorisation des migrations jusqu’en septembre 2015. Nous expliquons aussi la rencontre stimulante avec les architectes urbanistes du secteur (Agence Territoires urbains de Marseille et Atelier de ville en ville) dont l'étude urbaine semble mettre en avant une nouvelle stratégie d'acupuncture urbaine avec des micros interventions entre les gros pôles du projet urbain pour dynamiser les rues au coeur du quartier. Il semble donc que nos actions prolongent ces choix stratégiques en proposant des outils d'intervention singuliers.

Mardi matin / midi : 

Après avoir présenté la marche urbaine comme clé méthodologique de notre enquête, nous voilà parti pour découvrir in situ les problématiques du terrain. Boutiques après boutiques, nous recherchons des traces de l'activité passée, nous nous projetons dans l'évènement à venir et dans les formes de reconversion possible. Au passage, nous revenons sur l’expérience de Parcours de jeu avec le choix d'investir des espaces publics délaissés lors de la précédente biennale. Lorsque les portes défoncées ou béantes le permettent, nous rentrons dans les arrières cours. La plupart sont seulement reconverties  en logements mais dans l'une d'elle nous tombons sur François, créateur d'enseignes, graveur sur métal, passionné d'art et tout a fait partant pour s'impliquer dans l'aventure !



Après ce tour du quartier et des zones d'intervention potentielles, nous traversons la grand'rue pour une rencontre avec l'association RDD Rue du Développement Durable, dans le quartier du Crêt de Roch. Igor, Carole et Céline nous accueillent pour une explication de leur projet et le partage de leurs problématiques et stratégies. Eux travaillent depuis quelques années sur l'activation des rez de chaussée vacants à travers l'accompagnement à l'installation de porteurs de projets (commerçants, artisans) mais aussi en proposant d'autres types de reconversion via les associations partenaires : en effet Ocivélo a ouvert récemment un garage à vélo de quartier. Leur association a choisi la dynamique de réseau, une sorte de pépinière d'activité à ciel ouvert qui favorise la mutualisation, la coopération vers une transition écologique nécessaire. Nous cherchons comment créer une vraie connexion entre nos projets et profiter de nos approches complémentaires. Nous déjeunons Aux pieds des marches, la cantine de quartier où chacun peut venir et où l'on sert aussi des produits locaux des producteurs bio des environs...

Mardi après midi nous formons deux groupes :

>l'un travaillera sur la signalétique, la programmation et la communication autour de l'évènement biennale... Il s'agit de penser la mise en forme du projet au coeur de l'évènement Biennale et en situation : le choix d'un parcours, de pôles forts, du BEAU comme espace central. Ressort de ce premier brainstorming, l'envie de jouer l'univers de l'agence immobilière décalée, le groupe imagine une gazette comme lien avec le quartier et des panneaux du type A VENDRE ou A LOUER mais d'un nouveau genre...
>l'autre cherche d'avantage à étayer la stratégie urbanistique ! Il s'attèle à comprendre les besoins du territoire, recherche des modes d'action nouveaux pour parer aux difficulté des aménageurs à proposer de l'activation de proximité. En quoi le BEAU peut-il proposer de nouveaux services et outils ? Quel est son public ? A qui s'adresse-t-il ? Comment travaille-t-il en complémentarité avec les autres commerçants ou ressources du territoire ? que laisse-t-il sur le territoire après la Biennale ? Nous rencontrons au cours de l'après midi Alexandre de la Cité du design, responsable de la mise en place des LUPI comme labo d'innovation aux services des entreprises et des collectivités. Il nous incite à rassembler avant la Biennale les acteurs du réseau CREAFIL qui tentent d'accorder l'accompagnement aux porteurs de projets de l'agglomération. Nous imaginons des temps d'ateliers en amont de la Biennale, en février par exemple, pour pouvoir engager les acteurs avec nous dans des formats de prototypages de nouveaux services et modes d'accompagnement.







Mercredi matin :

Le parcours se dessine, boutique après boutique les perspectives d'intervention sont imaginées. Nous repérons les boutiques stratégiques, nous nous appuyons sur les opportunités liées à l'intervention de l'EPASE, mais aussi aux liens en construction avec les commerçants du secteur. Nous modélisons le BEAU, ses services, les typologies de boutiques éphémères (boutiques outils, boutiques fictions, boutiques éphémères qui sont réservables à l'heure, ou à la journée)...

L'après-midi, le groupe se divise à nouveau entre visite des bâtiments qui appartiennent à l'EPASE et poursuite au chaud de la réflexion. La visite permet de découvrir le BEAU et ses futures boutiques outils qui seront aux services de l'activation des boutiques ouvertes ou fermées, publiques ou privées du quartier.
Certains testent un dispositif d'entretiens pour les commerçants et imaginent la mise en forme des données recueillies pour qu'elles puissent être utiles au groupe. Nous rencontrons les boulangers du grain d'Ellebore de la rue Jules Ledin. Boulangers BIO ++ depuis 30 ans qui ont développé, en lien avec le terroir (magasin de producteurs situé juste en face)  un mode de fonctionnement atypique avec un réseau de clients à l'échelle de l'agglo stéphanoise qui se retrouvent ici les mardi et vendredi. Ils partagent leurs difficultés et semblent assez partants pour faire relais et s'investir dans le projet (lien vers une ancienne commerçante mémoire du quartier, troc pour une nouvelle devanture, contact de la personne qui avait un cantine juste à côté...) nous évoquons plusieurs possibles... et bien sur toujours l'envie de mettre en avant ces commerçants comme autant de facette de la ville, et d'univers exotiques forts... Comment lutter en effet contre la standardisation du commerce de proximité ? comment valoriser ces univers singuliers travaillés au fil des années ?




Nous finissons avec François Puech de l'EPASE en charge de la réhabilitation des bâtiments et qui nous fait part des enjeux dans le quartier, avec notamment de nombreux marchants de sommeils ou propriétaires lointains qui ne veulent pas rénover et laissent les immeubles se dégrader. Entre stratégie et action, François reconnait que le coeur de leur métier n'est pas la recherche d'activité et l'impulsion de dynamiques d'acteurs privés. Il est donc bien partant pour participer avec nous à l'expérimentation.





Jeudi :

Journée consacrée à la reprise des données, à la mise en place d’outils de communication grâce à Manue et Benben. L’urgence est de pouvoir donner les informations à la Cité du design et apparaitre dans le programme officiel.
Laurie en grande coordinatrice tente de reprendre l'ensemble des données collectées.
Tous les porteurs de projets potentiels, Costanza, graphiste scénographe d'origine italienne, tout juste installée à Sainté, Pierre son ami documentariste, Gérard, un voisin qui voudrait proposer une boutique à destination des extra terrestre... et bien d'autres sont mobilisés pour proposer une activité dans une boutique sur des temps courts ou longs...
L'objectif est bien de définir les modes de coopération et les formes de ce projet coopératif. Location de boutique  à l'heure ? Prêt des ambulantes de Guillaume (machines roulantes cantines, bricolage ou autre) pour activer les rues ? Troc avec des habitants de rez de chaussée pour transformer leur façade bricolée ? Chantiers participatifs pour activer des coins de rues ou espaces délaissés....
Nous terminons par la mise en place du planning global et de l'architecture de nos outils de classement et de travail en commun.
Et voilà ! Le groupe se sépare !
Workshop rondement mené qui donne envie de poursuivre le projet !!
L'équipe locale va poursuivre l'enquête avec les parrains/ marraines des boutiques vacantes, les enquêteurs volontaires de la ville. Rencontre avec les commerçants, marche de nuit, recherche des propriétaires, entretiens avec les acteurs ressources du territoires (aménageurs, accompagnateurs à la création d'entreprise...)
Nous nous retrouverons pour un nouveau wokshop du 9 au 13 février prochain.

10 décembre 2014

CARTONNERIE - mardi 9 décembre 2014

+ Reportage photo : petite neige à la carto


Avec un bon mois de retard, l'hiver arrive ! Quelques flocons ont poudré de blanc la Cartonnerie.

Pour redessiner l'espace public, la neige est sans concurrence. Alors, quelques photos, pour voir, cliquez pour agrandir...





9 décembre 2014

Ecrire un récit d'expérience collective

En juillet dernier, nous sommes montés à la capitale, avec en tête l'envie de pousser la recherche action, et d'effectuer un travail de reprise sur notre propre expérience. Il nous fallait  trouver un cadre pour cette prise de recul nécessaire. Nous nous sommes donc rendus au PUCA où nous ont accueillis François Ménard et Bertrand Vallet en charge d'une exploration sur le thème "Le hors champ de l'urbanisme." Le PUCA est un service interministériel rattaché à la Direction générale de l’Aménagement du Logement et de la Nature (DGALN) au Ministère de l’Ecologie , du Développement durable et de l'Energie et du Ministère de l'Egalité des territoires et du Logement. C’est une agence nationale de la recherche et de l’expérimentation dans les domaines de l’urbanisme de l’architecture et de la construction. 
Nous avons montré notre frimousse au bon moment et avons obtenu une bourse spécifique pour construire notre récit d'expérience. L'expérience est assez atypique car nous tenons à écrire nous même cette histoire, qu'elle puisse bien sur fournir des éléments d'analyse mais aussi qu'elle soit le support d'une critique sur les cadres de conception des espaces publics. Pour octobre 2015, nous aurons donc à fournir un manuscrit, édité par le PUCA et distribué auprès de leurs partenaires (collectivités locales, aménageurs...) que nous pourrons aussi fournir à nos complices ! Y a plus qu'à !!! Nous avons sollicité pour nous accompagné Pauline Scherer, dans la suite de ces ateliers de recherche action. Nous aurons aussi les appuis de Pascale Pichon, de Lise Serra (toutes deux administratrices de CARTON PLEIN) et de Pascal Nicolas Le Strat.

Nous travaillons donc sous forme d'ateliers, à 4 autour de ce projet de recherche. Voici comme nous l'avons présenté.

"
La Cartonnerie, expérimenter l’espace public
au cœur de
la ville en chantier Saint-Étienne 2010-2015
CARTON PLEIN cherche en permanence à impliquer les citoyens et les structures locales dans les transformations de leur ville mais aussi à jouer avec les cadres de la fabrique de la ville en alimentant le projet d’aménagement urbain en cours. Dispositif d’intermédiation entre des acteurs très différents (les aménageurs, les acteurs publics, les citoyens, les voisins, les militants...), cette expérimentation apparaît davantage comme un processus qu’un projet qu’il s’agit de donner à voir, mais aussi d’analyser. En recherche constante de réflexivité sur la pratique, cet ouvrage est l’occasion d’un travail de reprise et de mise en récit collective, qui donne à voir l’intensité des échanges autour et au sein de ce projet collaboratif.

Cet ouvrage collectif s’appuie sur les regards croisés et pluridisciplinaire de concepteurs et de chercheurs de l’espace public. Il cherche à faire émerger des questions pratiques d’expérimentations menées sur le terrain à partir de la Cartonnerie à Saint-Etienne et les analyser (Action-recherche)"


Atelier chronologique... que nous reste-t-il de notre expérience ?
Sur quoi s'appuyer pour raconter ? comment écrire d'une seule voix ?

Marche urbaine de novembre ! Vive les Parrains Marraines !

L'aventure Sainté Itinéraires Croisés s'est poursuivie le 26 Novembre dernier avec une nouvelle marche mensuelle regroupant l'équipe habituelle, renforcée par certains passagers d'OVNI et des nouveaux marcheurs venus gonfler les rangs.


Cette marche a été l'occasion de mettre en partage le fruit du travail effectué par les passagers lors de leur incursion dans la ZAE (la Zone A Explorer), munis de leur kit d'exploration "Vacance à Sainté", lors d'une traversée OVNI.


Nous avons partagé, In Situ, les récits fictions imaginés par nos créatifs voyageurs lors de leurs immersions intrépides.
Nous nous sommes concentré sur le quartier Jacquard, avec des ancrages dans les rues Jules Ledin, Paul Bert, Grand Gonnet et Honoré de Balzac. A chaque lecture, des volontaires se sont engagés à parrainer une petite boutique vacante.


C'est donc une nouvelle aventure qui commence pour les parrains marraines ! En effet ils ont plusieurs missions à remplir autour de leur boutique adorée : retrouver le propriétaire, le contacter, comprendre sa situation, ses envies, voire en quelle mesure il serait partant pour participer au projet du B.E.A.U pendant la biennale... Bref un engagement de taille pour ces enquêteurs, qui par leur investissement, nous permettent d'avancer à grand pas vers la préfiguration du Bureau Ephémère d'Activation Urbaine.
Ici un parrain en train de s'engager en signant le document officiel de parrainage !

Bravo à eux !

5 décembre 2014

CARTONNERIE - Jeudi 4 décembre 2014

+ Reportage : 17h25, juste avant l'éclairage public

En ce moment, l'éclairage public sur la Cartonnerie, qui se déclanche automatiquement quand l'obscurité arrive, s'allume à... 17h30 ! Ça laisse peu de temps pour voir la lumière en soirée !

(et pour que votre serviteur fasse des photos).

Cliquez sur les photos, si vous le voulez bien, pour voir les dernières lueurs de jour à 17h25 :



 Abstraction faite du froid, cela peut avoir un certain charme.



Et voilà, c'est fini... à 18h il fait pratiquement nuit.

Les passages urbains continuent, comme si rien ne se passait : scolaires, étudiants, travailleurs, sorteurs de chiens. De rares personnes restent quelques fois, comme si elles voulaient dire au ciel que la fin d'après midi n'est pas la fin de la journée.