14 juillet 2014

SAINTÉ ITINÉRAIRES CROISÉS // Résidence de Victor Lévy à Saint-Etienne

Victor Lévy, architecte, enseignant à l'université de La Cambre à Bruxelles, et fidèle complice est venu en résidence à la Cartonnerie quelques jours afin de nous apporter son regard sur les commerces de cette ville qu'il connaît très peu.
Il est parti sillonné la ville en vélo, avec une carte pour se repérer et sans idées préconçues sur la ville... Une dérive riche de rencontres et portraits éclectiques des commerçants stéphanois.

Il distingue rapidement deux formes de commerces : les anciens commerces qui sont en train de disparaître, et se maintiennent tant bien que mal, et des nouvelles formes de commerces, entre activité et fabrication. Il constate aussi que les commerçants et artisans ne se connaissent pas du tout entre eux et qu'il serait intéressant de réaliser un vrai travail de lien entre toutes ses personnes pour repenser l'activité de ces commerces, créer des passerelles.

La question qui revient au fil des rencontres c'est "comment ses boutiques tiennent-elles et vont-elles tenir à Saint-Étienne?".
Déjà à travers ces échanges, il dresse les enjeux à l'échelle urbaine : il se rend compte qu'il y a encore quelques années, toutes les personnes habitant dans la vallée de Saint-Étienne venaient faire leurs courses dans le centre-ville. Entre accès au centre-ville devenu de plus en plus difficile (avec les problèmes de circulations, les travaux interminables mais aussi la fuite des habitants dans le périurbain) et la clientèle a commencé à fréquenter les commerces plus proches de chez eux, en se ruant vers les hypercentres commerciaux de périphérie. Les commerces, perdant petit à petit leur clientèle se sont éloignés du centre-ville pour s'installer en périphérie ou ont périclités, laissant de nombreuses boutiques vacantes.
Il constate aussi qu'en France, au contraire de Bruxelles, les commerces sont surtaxés et peu protégés. Par exemple leurs baux de location augmentent régulièrement (possibilité au bout de 9 ans) ce qui n'incitent pas les commerçants à rester dans leurs locaux dans un climat commercial morose.

Le sentiment qui reste de cette première enquête est qu'il y a des boutiques très chouettes, atypiques, charmantes, des artisans qui ont des savoirs-faire précieux, mais ces personnes sont éparpillées dans la ville, ses boutiques sont isolées au milieu de boutiques vacantes, ces artisans ne communiquent pas entre eux, et rarement vers l'extérieur.

Comment faire en sorte que les boutiques restantes ne mettent pas les clés sous la porte? Comment penser une valorisation de cette identité commerciale ? Comment redonner de la vitalité à ces rues désertées? Comment accompagner l'adaptation des activités au nouveaux modes de consommation ? Comment penser l'articulation du commerce et de l’urbanisme ?

L'enquête continue...

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