24 octobre 2014

CARTONNERIE - jeudi 23 octobre 2014

Ce jour, trois jeunes femmes se sont retrouvées à la Cartonnerie pour éclater de rire ensemble et essayer de nouveaux rouges à lèvres.

 

+ Interview : Le graffeur de "POST"

Ce jour, un graffeur est venu travailler toute la journée, faisant un "rouleau" sur toute la longueur du site, et a accepté, au cours d'une pause, un interview de votre dévoué Reporter Carton Plein.


Comment vous appelez-vous ?

- Je préfère rester discret sur mon identité ; dites que je suis juste le graffeur qui écrit "post" sur les murs.

Pourquoi faites vous cela ? Est-ce une démarche artistique ?

- Dans le milieu du graff, il y a différentes attitudes. Cela peut être une démarche artistique ; ou alors une démarche pour se montrer présent, à caractère égocentrique ; ou alors, il s'agit de se donner du plaisir par le dessin ; et de nombreuses autres.

Et vous ?

- Ma démarche est d'abord le plaisir. Plaisir de faire un beau travail, bien soigné, respectable. Être fier de son oeuvre. Et puis, artistique : je cherche d'abord l'esthétique par la forme, puis je cherche la couleur. Le contenu n'a pas d'importance, c'est juste "post", juste comme une signature.

Pourquoi venez-vous à la Cartonnerie ?

- Parce que c'est un lieu où le graff est toléré. Bien sûr je préfère graffer là où c'est interdit, dans les endroits "en vandale", mais j'aime bien venir aussi dans les endroits "en légal" où c'est permis, car je peux travailler dans la tranquilité, et ainsi donner plus de soin à mon travail. Je préfère quand il y a de l'adrénaline, de l'interdit, sur les toits par exemple, mais la Cartonnerie c'est bien aussi.

Comment faites-vous pour monter sur les toits ?

- Ça, c'est secret, je ne vous le dirai pas.   

 Avez-vous des problèmes avec la police ?

- Non, peu de problèmes. Cela donne de l'adrénaline, donc c'est bien. Je ne me suis jamais fait avoir.  Ceux qui se font avoir doivent écouter un rappel à la loi, ou une mise à l'épreuve, ou sont condamnés à faire des travaux d'intérêt général, voilà.

Comment voyez-vous vos relations avec les gens, les habitants, les pratiquants d'un lieu ?

- Ici à la Cartonnerie je n'ai pas de problèmes, je suis bien considéré. Je viens régulièrement, et les gens viennent discuter avec moi, et nous nous entendons bien, ça me plait.

Comment décrivez-vous le "graff" ? Qu'est-ce que c'est ?

- Il y en a de plusieurs sortes. Il y a les "tags", simple signature, les "graffs", des dessins avec du remplissage et des contours élaborés, des "rouleaux", ce que je fais aujourd'hui, simplement parce que on utilise un rouleau pour peindre, des "pochoirs", et des "stickers", des autocollants.

Y a-t-il des personnes qui vous inspirent ?

- Oui : il y a 1 up, et Boris. Mais ils ne sont pour moi qu'une partie des personnes respectables, qui sont très nombreuses, qui visent d'abord le plaisir, sans prise de tête, un bon travail bien fait, en dehors de toutes considérations commerciales.

Et localement, à Saint-Étienne ?

- Nous avons la chance d'être dans une ville très active et développée au niveau du graff. Il y a une micro-société du graff. Aussi je préfère ne citer personne en particulier, déjà il y en aurait beaucoup, en plus je suis heureux qu'il y ait tous, non pas un seul en particulier, aussi respectable soit-il.

Comment voyez-vous l'évolution de votre art ?

- Le plus important, c'est l'interdit. Sans interdit, il n'y aurait plus personne. C'est l'adrénaline qui vient du risque de la transgression de l'interdit qui donne le maximum de plaisir. Après, il y a le progrès dans la pratique, le plaisir de faire une belle oeuvre ; on peut faire d'importants progrès dans le "rouleau".


Avez-vous quelques chose d'autres à dire, que nous n'aurions pas abordé ?

- Oui : je remercie les personnes qui s'occupent de la Cartonnerie. C'est un lieu très motivant, à la frontière des usages d'une ville. Merci.


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