5 novembre 2016

Immersion à l'école Vittone


Dans le cadre du projet Réveil du Viaduc, nous avons mis en place des temps d'immersion dans chaque institution qui habite le secteur : la gare Carnot, la médiathèque et enfin l'école Vittone. Le but de la démarche était de s'immerger dans le quotidien des habitants pour mieux cerner leurs pratiques dans le quartier.
Pour ces temps d'immersion à l'école Vittone nous avons monté un partenariat avec Imhotep, association d'étudiants de l'école d'architecture. Nous avons imaginé ensemble des ateliers de sensibilisation à l'architecture pour les enfants, en lien avec le viaduc. L'idée était de les questionner par la pédagogie sur leur rapport à l'espace public, au viaduc et plus globalement au quartier Jacquard. Chaque atelier avait une thématique spécifique, pour multiplier les approches et les outils : la cartographie, l'observation, le dessin.

Dans un premier temps, nous leurs avons demandé de dessiner la maison qu'ils rêvaient d'avoir. Cette première session était une entrée en matière, un prétexte pour les initier à une nouvelle sensibilité.


Pour le second atelier, nous rentrons dans le vif du sujet. Nous avons formé des groupes de 5 élèves, chacun avait le plan du quartier Jacquard en grand format. Par l'utilisation des gommettes, de feutres, de post-it, nous les avons invité à retranscrire leurs visions du quartier. La consigne était de noter les espaces publics qu'ils aimaient, ceux qu'ils n'appréciaient pas, et d'expliquer pourquoi, qu'est-ce qu'il manque ? Qu'est-ce qui fait qu'un espace public est hospitalier dans les yeux d'un enfant ? A notre grande surprise, leur regard est plein de finesse et de subtilité. Les cartes donnent à voir avec des mots simples, sans artifices, et avec un charme enfantin une vision du quartier pleine de vérité !

La séance d'après, nous voulions que les élèves confrontent leur première exploration par la carte avec leur perception réelle. Nous les embarquons donc en arpentage dans le quartier avec les mêmes cartes que la séance dernière, et d'autres en plus petit format, pour qu'ils puissent visualiser leur parcours en plan. Nous faisons une halte à la cartonnerie, et nous proposons aux élèves de dessiner ce qu'ils aiment bien dans ce lieu, et d'ajouter ce qu'ils aimeraient avoir. Leurs attentions se dirigent alors pour certains sur les tags, d'autres sur les jardins, ou sur le viaduc et tous ajoutent des jeux dans l'espace public, des toboggans, des rampes de skate et des terrains de basket. En assemblant le tout, nous obtenons une vue haute en couleur de la cartonnerie !



Pour les derniers ateliers chaque élève en binôme devait choisir un matériau pour modéliser une arche du viaduc. Nous voulions à la fois que les élèves s’approprient la matière mais aussi leurs faire comprendre par ce biais que chaque arche avait son identité et son caractère, aussi bien en maquette que dans la réalité. Le résultat donne un viaduc pour le moins singulier, fruit de leur l'imagination.


Enfin, chaque élève était invité à dessiner une maison sous les arches pour comprendre comment il était possible de les habiter. Les enfants se prennent au jeu, et imaginent des maisons, suspendues, dedans, dessous, entre les arches. Une manière de faire écho à la première séance. La boucle est bouclée. Un dernier atelier sous le signe de l'évasion et de la rêverie pour clore nos temps d'immersion. Toutes ces étapes sont repris consciencieusement pour nourrir le diagnostic et donne lieu à un livret confié à l'école et à l'EPASE.

4 novembre 2016

Immersion à la Médiathèque

Dans le cadre de l'étude Réveil du viaduc, nous avons mis en place un temps de diagnostic partagé. Pour affiner notre diagnostic, il était important pour nous de nous immerger dans chaque institution du secteur pour comprendre comment ce viaduc est habité, par qui, pourquoi ? quelle temporalité d’usages ? quelles pratiques ? C'est ainsi que nous avons fait des temps d'immersion à l'Ecole Vittone, la gare Carnot et la médiathèque Carnot. L'enjeu était de se mettre à la place de l'usager et de comprendre son quotidien.

Pour l’immersion à la médiathèque les enjeux étaient multiples. Nous voulions tout d’abord mettre en valeur cet équipement caché sous les ponts du viaduc, avec lequel nous avons collaboré à plusieurs reprise et que nous savions très dynamique. Nous souhaitions donner à voir ces activités. D'abord nous placer du côté des usagers, observer leurs pratiques, noter leurs provenances, leurs lectures, la fréquence de leurs venues… En somme, dresser un portrait de la population drainée par la médiathèque pour comprendre son rayonnement et sa place dans le quartier. Ensuite, pour nous, la compréhension de cet équipement allait bien au-delà de son simple usage, c’est pourquoi, il était aussi important de s’immerger au cœur de son fonctionnement, de son équipe et de ses actions internes/externes.

C’est ainsi que nous avons mis en place une semaine en résidence, du 05 au 11 octobre 2016, armées d’un carnet, stylos, feutres, appareil photo, dictaphone. Le temps d’une semaine, l’idée était de tout capter, noter, dessiner, interviewer pour rendre visible l’activité de la médiathèque cachée dans l’ombre du viaduc.

Nous avons ainsi élaboré une immersion plurielle, composée de portraits. Portraits des membres de l’équipe avec des interviews. Portraits d’usagers par le dessin. Portraits de l’espace par la photographie. Ces portraits s’entremêlent et se répondent pour former ensemble un portrait de la médiathèque. Un portrait loin d’être exhaustif, mais il constitue une vision et tente par la multiplicité des outils utilisés de mettre en lumière la diversité des usages, des activités, des facettes de la médiathèque et du métier de bibliothécaire, aujourd’hui méconnu. Une immersion qui met en évidence une obsolescence de l’édifice actuel... la question se pose bel et bien alors, comment repenser l’espace de la médiathèque Carnot?